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Les émotions

Pascal Sacré

Ce thème est largement abordé dans la formation « Je deviens ma meilleure version ».

En effet, les émotions nous bousculent, nous font ressentir la vie, parfois de manière bien mystérieuse, agréable ou plus souvent désagréable. Pourtant, la destruction des structures cérébrales impliquées dans l’élaboration de nos émotions, comme dans le cas de tumeurs, d’infections ou d’accidents, montre que ceux qui n’éprouvent aucune émotion deviennent comme des zombies, incapables de prendre la moindre décision. Pour ceux qui veulent approfondir ce domaine passionnant, je vous renvoie à ce neurologue de renommée internationale, le professeur Antonio Damasio, ainsi qu’à ses nombreux livres très éclairants et bien vulgarisés.

J’ai déjà évoqué ce thème des émotions au travers de l’extrait du film Vice Versa (Inside out), film d’animation des studios Pixar dans lequel nous faisons connaissance de manière visuelle et ludique avec les 5 émotions les plus connues, la joie, la peur, le dégoût, la tristesse et la colère. Je vous renvoie à Vidéos dans l’onglet Ressources.

Chaque émotion nous interpelle sur un besoin important, mis en danger par notre perception d’une situation intérieure et/ou extérieure. Le mot important est perception. Ce qui compte est l’interprétation que nous nous faisons des choses et non les choses elles-mêmes. Les Grecs Stoïciens, Epictète en tête, l’avaient bien compris.

Cela explique pourquoi, plongé dans un événement similaire, nous ne réagissons pas de la même manière. Cela dépend de nombreuses variables dont notre éducation, nos croyances, nos conditionnements, nos expériences passées et cela dépend peu avec la situation actuelle et son impact réel. Toutefois, cela n’a rien d’anodin, une colère intense et/ou permanente pouvant nous conduire à compromettre toute relation avec autrui, une tristesse envahissante, nous tirer vers la dépression, une peur incontrôlable, nous faire vivre en reclus, isolé et désespéré.

Nous avons intérêt à ressentir nos émotions tout en développant notre intelligence émotionnelle. C’est une des voies vers la connaissance de soi, si précieuse aux mêmes Grecs, Socrate en tête, Gnothi Seauton. Aujourd’hui, un grand nombre d’humains sont dissociés de leur corps et de leurs émotions. En formation quand je pose la question aux participants : « Dans quelle émotion principale êtes-vous ? », il s’ensuit souvent un blanc, un regard interloqué et une sensation de malaise. Il n’est pas si aisé de répondre à cette question. Il arrive également que certains se croient dans une émotion qui en cache en réalité une autre. La peur est confondue avec la colère, vice versa, ou la peur annoncée est en réalité de la tristesse.

Pour réapprendre à se connaître et à repérer son humeur émotionnelle du moment, je conseille aux participants de s’adresser à leur corps, qui ne ment jamais et qui traduit cette émotion en tension ou douleur dans une partie précise, le ventre, le dos, l’épaule, la mâchoire, la tête, le genou… Cela prend toujours un certain temps de réflexion. Ce qu’il faut éviter, c’est de laisser le mental répondre. Lui cherche à rassurer notre égo et à éteindre toute source d’anxiété. Le mental nous raconte souvent des histoires. Le corps est plus fiable, et précis. Un autre moyen est de s’aider d’un tableau de nuances émotionnelles comme celui-ci :

En identifiant la bonne nuance, cela peut nous aider à repérer la dominante émotionnelle dans laquelle nous nous trouvons à ce moment-là. Nous ne devons en tirer aucune conclusion, surtout pas sur une seule fois.

Le développement d’une intelligence émotionnelle correcte passe par une introspection régulière, quasi quotidienne, en explorant son corps et son être et chaque fois que nous nous prêtons au jeu, car cela doit être comme un jeu, nous pouvons noter le résultat dans un carnet spécial, le carnet de nos émotions. Nous y écrivons la date, l’heure, le contexte particulier (au travail, avec untel, seul…), la nuance émotionnelle et l’émotion principale à laquelle cette nuance se rattache et éventuellement, la sensation corporelle (tension, douleur, inconfort, poids…) repérée dans le corps.

Au bout de plusieurs semaines, nous allons constater que nous sommes devenus plus intelligents, au niveau émotionnel et que nous nous connaissons mieux, de manière plus intime et nous n’avons plus besoin du tableau, nous identifions rapidement quelle émotion nous traverse. Ce travail est une partie essentielle de notre voyage vers notre meilleure version.